AMENAGEMENT

École du diable, ça chauffe encore à Ham

« Danger amiante » est-il scotché depuis cette semaine sur le portail de l’École du diable,  donnant sur l’impasse des Cordeliers.
« Danger amiante » est-il scotché depuis cette semaine sur le portail de l’École du diable, donnant sur l’impasse des Cordeliers.

LES FAITS

> La bâtisse dite « École du diable » date de 1843 et est devenue école laïque des filles en 1884. Elle est sortie indemne de la Première Guerre mondiale.

> Après avoir servi de collège, de siège d’associations et de maison des syndicats, la maison est abandonnée suite à une chute de cheminée en 2011 qui a entraîné de gros dégâts.

> La municipalité envisage de la démolir pour céder le terrain à la SIP, qui y créerait, pour septembre 2018, 11 logements pour personnes âgées.

> Une association, Respecth, est née pour protéger ce patrimoine. Elle présente un projet alternatif et a déposé un recours en justice à la fois contre le permis de démolir et contre le permis de construire.

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D’un côté, un des rares bâtiments hamois qui a « résisté » aux affres de la Première Guerre mondiale et que des amoureux du patrimoine, regroupés en association (baptisée Respecth), entendent préserver. De l’autre, un maire et son équipe qui souhaitent faire évoluer leur ville en créant des logements pour personnes âgées.

L’affaire dite de l’École du diable sent d’autant plus le souffre qu’elle s’est déplacée sur le terrain judiciaire. L’association a déposé, sûre de ses arguments en pointant des irrégularités, des recours contre le permis de démolir de la bâtisse et de construire les futurs logements.

Déjà chaude, la situation brûle : le vice-président Michel Souchon annonçait vendredi 18 août déposer un référé devant le tribunal administratif d’Amiens pour suspendre les travaux.

Cette démarche est une réaction à une nouvelle évolution du dossier. Alors que, fin juillet, des fenêtres ont été démontées, cette semaine, une société de désamiantage a commencé à œuvrer. «  Elle démolit la toiture en eternit de ce bâtiment dont nous défendons la réhabilitation et la mise en valeur  », fait savoir l’association. Selon elle, voici qui signe bien la volonté du maire Grégory Labille de «  démolir pour démolir  » l’École du diable, malgré les recours au sujet des permis et sur lesquels se penchera, à une date encore inconnue, le tribunal administratif.

Outre le référé suspensif, l’association Respecth vient d’adresser un courrier aux préfets de la Somme et de Région dans l’intention de «  faire infléchir la position du maire  ». Maire que nous avons vainement tenté de joindre hier, mais qui expliquait début juillet au Courrier picard   : «  Nous n’allons pas démolir cette bâtisse mais la déconstruire. Nous enlèverons les pierres et briques une par une, ce qui permettra de conserver ce patrimoine .  » Si la bâtisse a résisté à la guerre, son sort se scellera devant une juridiction administrative amiénoise.


 
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